Au début des années 90, la Commission Nationale Environnement du District Multiple 103 France avait décidé de faire une présentation de voitures électriques à la Convention Nationale de Vincennes. Une de leurs idées était de présenter la « Jamais Contente » qui se trouve au Musée de la Voiture de Compiègne.
C’est ainsi que Christian WANNYN (L.C. de Bobigny), qui ne me connaissait pas du tout à cette époque, (j’étais Président de Région et Compiégnois) me contactait et me demandait de prendre rendez-vous avec le conservateur du Palais de notre ville, Monsieur MOULIN. Peu de temps après, nous rencontrions Mr MOULIN auquel le projet fut soumis ; avec un sourire, celui-ci nous dit que cette célèbre voiture ne quitterait plus son musée en raison des dommages qu’elle subissait à chaque sortie.
Rentrés bredouilles sur Paris, nos amis imaginaient alors de faire construire une réplique de la « Jamais Contente ». Ils reprenaient donc contact avec moi, nouvelle visite au Palais : proposition acceptée, non sans une certaine réticence….Mais messieurs DEVAUGES et CAZAUBON, conservateur et archiviste du musée nous ont tout de même bien aidés.
C’est alors qu’il fallut trouver les partenaires compétents : finances, ingénieurs, fournisseurs, main d’œuvre ; Christian et plusieurs membres de notre club se sont démenés pour mener à bien ce projet.
Finances : 15000 Fr du Gouverneur en charge de l’environnement, 5000 du District Nord, 5000 du club de Christian, et autant du notre.
Partenaires : Michelin pour les pneus et jantes ; Leroy Somer pour les moteurs électriques (2) ; Renalu pour les tôles, Fulmen pour les batteries (13) Hyart et Catimel pour le bois, Daniel pour les fers, E. Ducet pour les conseils juridiques….et beaucoup d’autres, bien sûr.
Conception et réalisation : Joël DEBOUT, ingénieur, professeur de génie mécanique à l’U.T.C., ses élèves ainsi que ceux de la section carrosserie du Lycée Mireille Grenet.
L’affaire était lancée, elle irait à son terme : c’était un réel succès ; « notre » réplique était quasiment plus proche de l’originale que ce qu’il en reste au Musée ! Elle roule VRAIMENT !
Mais, en dehors de sa présentation lors de nos conventions, il fallait trouver une cause à soutenir en louant notre voiture pour des expositions ou manifestations diverses.
Le Professeur Lucien ISRAEL, célèbre cancérologue exerçant à l’hôpital Avicenne, était membre d’honneur du club de Bobigny. Sur proposition de Christian, nous décidions d’affecter les bénéfices à son service puis, par la suite, à la lutte contre le cancer.
La présentation officielle, le baptême, dirais-je, a eu lieu le 16 Avril 1994 au Parc de Bayser, en présence de : notre Sénateur Maire Philippe MARINI, Monsieur JOUINEAU, Sous Préfet de Compiègne, Michel MAHIEU Vice Président du Conseil Général, Michel LAVALOU, président de l’U.T.C., un représentant du Président d’E.D.F., Professeur ISRAEL, bien entendu, deux gouverneurs du Lions Club, évidemment, et plusieurs autres personnalités.
Dans la foulée, elle partait à la Convention Nationale de Lourdes, c’était sa première sortie !
Depuis maintenant plus de quinze ans, notre « Jamais Contente » a beaucoup circulé ; outre les congrès et conventions Lions, elle est allée en Allemagne, en Italie, au Canada, aux U.S.A. elle a été exposée à « Rétromobile » ; elle a fait l’objet de reportages dans la presse écrite et à la télévision, souvent après essais à Monthléry, sous l’œil attentif et protecteur de Christian.
Entre temps, il fallait lui trouver un refuge, ce n’était pas chose facile. Pierre NOBLET avait accepté de l’héberger aux Etablissements Daniel, jusqu’à la cession de son entreprise, mais ses successeurs l’ayant « mise à la porte », c’est un ami, concessionnaire automobile du Club du Bourget Blanc Mesnil qui avait pris le relais ; puis Christian, ancien pilote d’avion, proche du Musée de l’Air et de l’Espace au Bourget trouvait un accord pour l’entreposer dans ce prestigieux endroit où elle se trouve maintenant.
Notre ami Christian WANNYN s’est ENORMEMENT donné pour la louer, faire signer des contrats en bonne et due forme, la bichonner afin de préserver son bon état, lui trouver un lieu de repos. Que de « travail », malheureusement pas toujours reconnu à sa juste valeur, que de rigueur. Je dois dire qu’il a toujours sollicité mon avis, mon accord pour savoir si nous devions accepter ou refuser les conditions particulières de tel ou tel contrat.
A ce jour, on peut estimer à près de 150.000,00 €uros les dons qui ont été faits pour défendre la cause à laquelle notre action était destinée.
Philippe Lesguillons